Vous venez de recevoir un mail pour une demande de prestation de la part d’un nouveau prospect et le sentiment qui domine est l’euphorie ! C’est vrai que c’est une super nouvelle ! Avant de vous jeter à corps perdu dans cette nouvelle collaboration, vous devriez prendre le temps de faire le point et de vous assurer que tous les indicateurs sont au vert. C’est une attitude responsable pour vous, mais également pour votre client. Quels sont les signes auxquels faire attention pour une collaboration sereine ?
Quand on reçoit une proposition pour une nouvelle mission, notre première réaction n’est certainement pas d’envisager de refuser. Qui peut facilement refuser un contrat et donc se priver d’une rentrée d’argent ? Et pourtant, il arrive parfois que certaines missions vaillent la peine d’être poliment déclinée. Cependant, même lorsque nous sommes convaincus qu’il est dans notre intérêt de dire non, cela peut s’avérer être un exercice difficile. On peut ressentir un blocage à refuser une demande par rapport à notre éducation et on peut avoir peur d’être impoli ou de déplaire, ce qui peut aussi engendrer la peur d’un éventuel conflit. Or, dépasser sa peur de dire non, c’est avant tout rester en accord avec ses valeurs et ne pas accepter d’accomplir des tâches qui nous amènent un inconfort profond. En étant aligné avec ses missions, c’est son entreprise qu’on protège. Si une de vos qualités est le travail bien fait, accepter de travailler plus vite et de bâcler vos réalisations ne vous donnera pas un sentiment de satisfaction et de sérénité. Au contraire, vous pourriez avoir l’esprit pollué en repensant à ce qui aurait pu être amélioré si vous aviez pu y consacrer plus de temps. Le plus grand risque étant que ça n’entache vos autres contrats.
Dans ce cas, comment repérer les signes qui pourraient annoncer une collaboration laborieuse ?
Cette liste ne peut être exhaustive, tant il existe de situations différentes et de clients différents. D’autant plus que l’apprentissage se fait à force d’expériences et qu’en général, une fois que vous avez connu une mésaventure, vous vous jurez qu’on ne vous y reprendra plus. Mais il existe tout de même quelques indices qui devraient immédiatement vous mettre en garde.
Un budget qui ne colle pas devrait sans doute être le plus gros drapeau rouge que vous pourriez rencontrer. Si dès le départ, votre client n’a pas les fonds suffisants pour vous rémunérer, il ne les aura pas plus par la suite. On peut avoir envie de faire plaisir à tout le monde et d’accepter ce type de mission, mais il ne faut pas perdre de vue que vous avez une entreprise à faire tourner et un salaire à vous verser. Travailler pour une tâche qui ne vous rapporte pas d’argent n’est pas envisageable pour votre chiffre d’affaires.
Le négociateur est différent du client qui n’a pas le budget requis. Lui possède les fonds, mais cherche par tous les moyens à faire diminuer la facture. Certes, il n’y a pas de règle et il est toujours possible d’offrir une remise ou de faire un geste commercial. Le risque en travaillant avec un négociateur est qu’il ne s’arrête pas une fois le devis établi. Il peut alors chercher à vous demander plus de travail que prévu ou d’autres missions non programmées. De plus, chercher à revoir vos prix à la baisse indique que le client ne reconnaît pas la valeur de votre travail.
Le superviseur aura tendance à essayer de tout contrôler ou de vous imposer des méthodes de travail qui ne sont pas les vôtres. Le problème, c’est que vous avez l’habitude de travailler selon un processus bien défini, car vous savez que celui-ci fonctionne parfaitement. En essayant de faire différemment, vous allez perdre du temps et prendre le risque qu’en plus, les choses ne se passent pas comme elles le devraient. L’emprise sur votre travail que peut avoir le superviseur dénote d’un manque de confiance alors que l’expert, c’est vous.
À la différence du superviseur qui est omniprésent, le fantôme se fait remarquer par son absence et son manque de réactivité. Même lorsqu’il s’agit d’une simple prise de rendez-vous, vous avez des difficultés à le joindre et il ne vous rappelle pas pendant plusieurs jours. Si vous avez des questions ou que vous attendez des réponses, cela peut prendre plusieurs jours pour les obtenir. Ce manque d’implication et de réactivité ne présage rien de bon, et vous pourriez être bloqué plusieurs jours dans l’attente de validations pour mener à bien votre mission.
Le client sans limites est quant à lui parfois trop réactif ! Il ne tient pas compte des heures auxquelles il vous contacte et peut même vous demander votre numéro de téléphone personnel afin de s’assurer de pouvoir vous joindre à n’importe quel moment. Bien que vous expliquiez clairement vos besoins pour travailler dans de bonnes conditions, il ne vous écoutera que très rarement mettant en péril votre réussite sur ce projet.
Il y a des clients pour qui tout est urgent. Bien sûr, il y a des moments où c’est le cas, et en bon professionnel, vous réagissez en conséquence. Mais quand systématiquement, la deadline de chaque tâche est “pour la veille” il est difficile d’œuvrer efficacement dans un tel contexte. S’il est rarement agréable de travailler dans l’urgence, le voyageur du temps doit aussi prendre en considération qu’il n’est pas votre seul client et que vous avez également des délais à respecter pour vos autres missions !
Parfois, les clients n’ont pas une idée précise de ce qu’ils souhaitent. C’est en partie pour ça qu’ils font appel à vous, pour être conseiller sur leurs projets. La nuance se situe quand l’indécision prime sur tout le reste. Quand on ne sait pas ce qu’on veut, rien ne va jamais. À ce stade, même avec vos meilleurs conseils, vous ne pourrez pas décider à la place du client des choix à faire pour son entreprise. Vous risquez de perdre du temps à faire des propositions qui n’aboutissent jamais.
Loin d’être un conseil bateau, vous devriez toujours placer votre intuition au cœur de votre réflexion. Combien de fois vous êtes-vous déjà dit “j’étais sûr que ça se passerait comme ça” ? C’est une donnée moins tangible à prendre en compte, mais pourtant essentielle. Parfois, tout semble être parfait, c’est-à-dire que les points précédents sont absents par exemple. Néanmoins, il y a une petite voix dans votre tête qui vous fait douter. C’est précisément à ce moment que vous devriez vous écouter, car on se trompe rarement sur nos ressentis les plus profonds.
Maintenant que vous êtes sûr de votre décision de ne pas vouloir accepter cette collaboration, il s’agit d’en faire part au prospect. Faites-le avec empathie, en expliquant pourquoi vous déclinez l’offre. Il n’y a rien de pire que de se voir opposer un “non”, sans raison. En choisissant avec soin vos mots, essayez de rester sur une note positive. Après tout, cette collaboration ne se fera pas entre vous, mais ce n’est en aucun cas parce que vous ou le client êtes une mauvaise personne ! Pouvez-vous orienter votre prospect vers une solution qui lui correspondrait mieux ou lui recommander un concurrent avec qui la relation pourrait matcher (sur le plan relationnel ou dans les méthodes de travail par exemple) ? Si c’est le cas, alors c’est un point positif pour vous ! En effet, bien que vous n’ayez pas collaboré directement avec cette personne, elle ne pourra que garder un bon souvenir de vos échanges. Et puis n’oubliez pas, le futur est fait de surprise ! Si par exemple vous avez décliné l’offre pour cause de planning trop chargé, vous pourriez être amené à travailler plus tard ensemble. Garder des relations cordiales, professionnelles et respectueuses est indispensable.
Si en premier lieu il semble difficile de dire “non” à un client car cela revient à se priver d’un contrat rémunéré, la question est en réalité plus complexe que ça. Il est important de faire le point et d’évaluer les bénéfices pour votre entreprise et pour votre client. Pensez également aux conséquences qu’un oui ou qu’un non entraîneront pour vous deux. Dans la vie rien n’est figé et dire non à quelqu’un c’est aussi avoir la possibilité de dire oui à une autre proposition !
Article rédigé par Manon SALLEY pour The Branding Room.