La relation aux autres n’est pas facile pour tout le monde et rarement innée. Pour autant j’aime avoir une relation étroite avec mes clients, cela fait partie intégrante de ma méthode, j’ai besoin d’être à leur contact pour les comprendre et transmettre leur message. Un jour j’ai découvert que nous avons tous un talent émotionnel et je vous avoue que le mien m’a surpris… Alors comment travailler en ayant une âme de thérapeute sans vouloir en être une ?
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Depuis toujours j’ai cette capacité (pour éviter les termes don et malédiction) d’écoute et de conseil me permettant d’aider mes semblables dans leurs questionnements de fond. Aujourd’hui cela pourrait s’apparenter à de la thérapie ou du coaching mais je n’ai jamais souhaité en faire mon métier.
Pour autant, un jour mon ami et mentor m’a dit « tu as une âme de thérapeute, assume le et ta relation aux autres s’en verra illuminée, ton travail prendra tout son sens ». C’était il y a 5 ans et il avait raison, ce fut un déclic ! À ce moment-là je me questionnais sur le bien-fondé de ma mission « à quoi ça sert de créer des logos, je ne sauve pas de vies » disais-je.
Il y a quelques semaines j’ai eu besoin de lui parler étant dans une période de doute émotionnel, de digestion des événements relationnels 2020 où j’ai de nouveau essuyé des déceptions plus ou moins douloureuses (et le dire ici est un vrai exercice de l’ego). Des situations se répètent sans que je n’arrive à en déjouer la fin, alors quoi faire ? Et c’est là qu’il m’a rappelée son enseignement : lorsqu’une personne entre dans ma vie je dois accepter qu’un jour elle en sortira, entre les deux l’important est de se respecter et de faire de son mieux pour que l’autre s’épanouisse.
« La définition de la folie c’est faire toujours la même chose en espérant des résultats différents » nous enseigne Einstein. Alors pour obtenir des résultats différents je dois désormais agir différemment. Lorsque l’on a une âme de thérapeute nous sommes voués à ne « garder » qu’une toute toute petite partie de nos relations sur le long terme. Les autres personnes vont et viennent, entrent et sortent de nos vies comme sur une autoroute.
J’ai subi de nombreuses années de harcèlement. Au collège, au lycée, dans mes premières années en tant qu’adulte… Et je comprends les enfants qui passent dans les faits divers pour s’être supprimés, j’ai eu de la chance quelque part. Dans ces années où nous construisons notre personnalité, notre relation aux autres, notre confiance en nous… Dans cette période difficile qu’est l’adolescence bien que nombre d’adulte semble l’avoir oublié, il est difficile d’évoluer sur le long terme avec des fondations aussi bancales.
Avez-vous déjà eu le sentiment d’être un trampoline, un tremplin pour votre entourage ? Qu’après avoir été en contact avec vous la personne se relève, s’éloigne et se révèle ? Vous laissant avec un sentiment de vide, d’avoir juste été utilisée ? Car à l’inverse d’un programme de coaching ou de thérapie, les règles n’étaient pas établies sur le début et la fin de la relation.
C’est cette situation que j’ai eu besoin de changer. Mon ami m’a alors expliqué sa façon de dealer avec ce chemin de vie : accepter dès les premières secondes d’une relation que celle-ci n’est pas éternelle et qu’il ne s’y perdra pas faisant ainsi des relations plus longues comme la nôtre un cadeau très précieux et faisant des autres des expériences, des apprentissages, un rôle important dans notre société. En changeant d’état d’esprit face à mes relations personnelles, j’espère vivre mieux avec mes semblables, continuer de les aider sans en souffrir quelle que soit la suite de leur route. Accepter que l’on est juste de passage et de faire en sorte qu’il soit le plus positif possible à tout niveau.
J’ai eu la chance de m’en être sortie, d’avoir trouvé des personnes extraordinaires pour m’aider à évoluer dans ma relation à l’autre (coucou mon mari) pour prouver qu’on peut avoir une vie heureuse même avec des débuts chaotiques. Je suis très reconnaissante de mon chemin, aussi douloureux qu’il puisse être, pour ce qu’il m’a appris.
Pourquoi je vous dis tout ça ? Cette âme de thérapeute je l’utilise dans mon travail, dans l’accompagnement des chef•fes d’entreprise au travers de l’empathie, l’écoute active, le questionnement permanent afin d’entrer au cœur de leur mission et faire éclore ou évoluer leur marque. On ne parle pas ensemble que de technique mais aussi d’émotionnel, de rôle, de vocation, de contribution. Il est là pour moi, aujourd’hui, l’enjeu du marketing responsable.
Je ne sauve toujours pas de vies et ne le ferai probablement jamais aux vues de mon incontinence lacrymale. Cependant, je touche du doigt le compromis, l’aide à la personne au travers d’un prisme business et d’une expérience transformative : je suis la personne de l’ombre qui accompagne les personnes porteuses de projet qui ont du sens à révéler leur marque grâce à des méthodes pas tout à fait conventionnelles où elles doivent être prêtes à se livrer pour changer le monde ne serait-ce qu’un peu.