La typographie caractérise l’ensemble des éléments de composition et d’impression utilisant des caractères. Qu’est-ce qu’une éco-typographie ? Enjeu majeur des préoccupations écologiques, il existe des polices d’écriture qui se veulent “écolo”. Mais l’éco-typographie ne se résume pas seulement à une question écologique. Elle va de pair avec la question économique. S’appliquant à de nombreux domaines, l’éco-responsabilité trouve aussi une résonance dans le choix des typographies utilisées.
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Il est important de s’informer des problématiques environnementales liées aux pratiques numériques. En prenant conscience des enjeux, il est alors possible de songer à instaurer de nouvelles actions pour faire évoluer les habitudes sans pour autant sacrifier les fondamentaux d’une bonne typographie.
Primordiale, la lisibilité est le premier facteur à prendre en compte pour s’assurer que son message parviendra bien aux destinataires, même en éco-typographie. Ladislas Mandel, créateur de caractères français du XXe siècle a étudié toute sa vie le comportement des lecteurs face aux différentes typographies. Il étudia la capacité à lire les caractères, même les plus petits. Il crée deux polices pour les annuaires téléphoniques au milieu des années 1980. Le but était bien sûr que l’utilisateur ne perde pas en confort de lecture, tout en faisant des économies d’encre ainsi que de papier. La lisibilité est une des principales caractéristiques à ne pas négliger, même pour les typographies écologiques.
Un des objectifs de l’éco-typo est également la réduction des impacts environnementaux négatifs. Tout en répondant aux besoins et aux critères des clients, il est important que les biens et les services produits ne nécessitent qu’une consommation très basse des ressources. On cherche alors à utiliser moins d’encre (ou des versions non polluantes), à réduire la place et les signes utilisés dans le but de consommer moins de papier ou moins d’octets pour les versions digitales.
Cerise sur le gâteau, préserver les ressources à un impact positif sur son porte-monnaie ! Il existe plusieurs exemples qui attestent d’une économie non négligeable, comme cette université du Winsconsin qui a économisé plusieurs dizaines de milliers de dollars chaque année, en remplaçant la traditionnelle police Arial dans la messagerie électronique utilisée sur le campus.
Elles peuvent être fines et étroites, ou bien ne pas proposer de caractères pleins, toujours dans l’optique d’économiser de l’encre. Si vous souhaitez limiter le nombre de pages imprimées, il est intéressant de sélectionner une typographie resserrée. Les lettres ainsi rapprochées, un plus grand nombre de mots peut être agencé sur une même ligne réduisant ainsi les pages à imprimer. Cette option constitue à petite et grande échelle une réduction considérable des coûts d’impression, notamment celui du papier.
Ces typographies des plus classiques sont très souvent utilisées sur les traitements de texte des ordinateurs. Bien qu’elles consomment peu d’encre par rapport à d’autres polices (Century Gothic a besoin de 30 % de moins d’encre qu’Arial par exemple), ces typographies emblématiques n’ont pas été conçues dans un but écologique de réduction des matières premières. Il est donc possible d’aller encore plus loin avec des typographies créées pour limiter leur impact écologique.
La police Garamond permettrait d’économiser 24 % d’encre d’après Suvir Mirchandani, un collégien américain de 14 ans. En 2014, il utilise un logiciel, APFill® Ink Coverage Software qui mesure la quantité d’encre utilisée lors de l’impression pour chacune des lettres. Le calcul est en réalité un peu plus complexe : le logiciel se base sur deux polices imprimées en taille 10. Le problème est que la police Garamond possède une hauteur de caractère plus faible qui peut obliger à augmenter la taille de la police pour plus de lisibilité. Le test n’est donc plus arbitraire, bien que cette police reste moins gourmande en encre que d’autres.
Imaginée en 2009 par une société néerlandaise de communication, cette police ajourée intègre des petits trous blancs lors de l’impression des caractères. Elle permet de réduire de 25 à 30 % l’encre utilisée, sans altérer le confort de lecture. Alliée économique puisqu’elle nécessite moins de matière pour l’impression ce qui réduit la facture d’encre, elle est aussi écologique. La fabrication d’encre est une industrie très gourmande en CO2. Réduire ses besoins entraîne automatiquement une baisse d’émission de cette molécule.
Créée en 2014 par la société Ryman Stationery (une entreprise anglaise de vente de papeterie) en étroite collaboration avec Grey London (une agence de communication), Ryman Eco répond aux critères de l’éco-typographie. Avec ses traits fins, l’esthétique et le confort de lecture ne sont pas négligés. En grand format elle a un côté très vintage ! Il en est de même côté financier puisque son utilisation permet à l’entreprise d’économiser 500 millions de cartouches d’encre par an grâce à sa réduction de 33 % en moyenne d’encre lors de l’impression. Innovante, elle donne une impression de caractères utilisant des traits pleins sur les textes de petite taille imprimés par une imprimante à jet d’encre. Jusqu’alors disponible gratuitement au téléchargement, elle n’est pour le moment plus accessible.
Les polices écologiques sont encore assez minoritaires et cette liste restreinte n’est pas forcément très engageante pour votre marque.
C’est pourquoi si vous souhaitez diminuer votre empreinte carbone, il est déjà possible de déterminer si votre projet nécessite une grande quantité de texte à imprimer ? Si c’est le cas, il peut être intéressant de réfléchir à une éco-typographie. D’autres pistes peuvent également être explorées comme réduire la taille du corps et l’espacement des lettres tout en veillant à conserver une bonne lisibilité pour réduire l’espace nécessaire. L’utilisation du gras implique forcément une plus grande consommation d’encre. Son usage est à réserver à l’essentiel ! Cependant, si votre activité est essentiellement sur le web, il est moins urgent de faire attention à la typographie utilisée.
Même sans avoir recours à une éco-typographie, il est déjà possible d’agir rapidement sur son empreinte écologique en modifiant quelques-unes de ses habitudes. Il y a des réflexes évidents et d’autres auxquels on ne pense pas forcément quand on parle de réduction de l’impact environnemental :
Sensible aux questions environnementales, je propose de la mise en page éco-conçue, en fonction de l’objectif et du mode de diffusion du support. Je vous conseille sur le format et j’optimise le contenu et le design pour limiter les impacts. Pour les ebooks j’ajoute une nomenclature afin de permettre d’imprimer avec le moins d’encre possible. Contactez-moi pour discuter de votre prochain support de communication éco-conçu !
Article rédigé par Manon SALLEY pour The Branding Room.