hello world!

Le Logo : Histoire d’une Petite Image qui en dit long

par Maëlle B.
21 avril 2021
hello world!

Impossible de le nier, les logos sont partout ! Nous sommes d’ailleurs capables d’en identifier beaucoup. Le logo a une telle place dans nos vies, qu’il se décline en jeux vidéo et en jeux de société. Il en existe pléthore qui vous permettent de tester vos connaissances sur smartphone ou entre amis ! 

Au-delà de la simple identification, que savez-vous de l’histoire du logo ? Quels sont les artistes célèbres qui ont contribué à la popularité de certaines marques ? 

Sommaire


L’origine du logo

Qu’est-ce qu’un logo ?

Élément identitaire le plus représentatif de la communication d’une marque, il a pour but premier l’identification de celle-ci en un coup d’œil. C’est un incontournable de notre société profondément ancrée dans la consommation. Le logo s’appose sur tous les types de supports : affiches et flyers publicitaires, objets promotionnels, communication digitale, moyens de transport, immeubles, etc. Si bien qu’un individu vivant en milieu urbain serait en contact avec près de 1200 logos chaque jour !

Bien au-delà de la simple représentation visuelle d’une marque, il concerne également certaines institutions ou associations (La Croix-Rouge par exemple), mais également des villes, des régions et des pays, à l’instar de l’Espagne qui a fait appel à l’artiste Joan Miró en 1982 pour réaliser son emblème.

Loin d’être une création moderne, le logo est, au contraire, utilisé sous différentes formes depuis l’Antiquité

Les prémices 

Le terme “logotype” plus communément utilisé sous l’abréviation “logo” vient du grec “logos” qui signifie “mot”. Dans l’Antiquité, les logos étaient surtout utilisés dans les correspondances. Déjà avant eux, les Égyptiens avaient mis au point à partir du IVème siècle av. J.-C. un système d’écriture basé sur la représentation des mots et des sons par des images. Au même moment en Chine, les bases de la calligraphie sont établies. Le principe est quelque peu le même puisque chaque symbole traduit une idée ou un mot

Au Moyen Âge, c’est le blason qui se pare de dessins et qui permet l’identification visuelle du statut social de la personne qui le porte. Pour chaque famille, des couleurs et des formes précises sont attribuées. Les blasons étaient également très utiles pour distinguer en temps de guerre ses alliés de ses ennemis. Les sceaux royaux permettaient aussi de s’assurer de l’authenticité de documents.

Première utilisation dans le commerce 

La population médiévale est en partie illettrée. Le recours à des images permet de faire passer des informations importantes. Les boutiques se parent d’enseignes qui aident leur identification (on pense par exemple aux pharmacies ornées d’une croix verte). Les tailleurs de pierre apposent des marques de tâcheron sur les pierres taillées, de façon à mesurer le travail accompli et pouvoir être payés en conséquence. Il s’agit souvent d’une forme géométrique, d’une lettre ou d’un monogramme. 

Son utilité est la même qu’un logo : permettre l’identification en un coup d’œil d’une personne en particulier. Il ne s’agissait pas d’images spécifiques, mais plus génériques que les logos d’aujourd’hui. Il est tout de même intéressant de noter l’évolution de ces premiers logos jusqu’à l’utilisation que nous en avons de nos jours. 

L’invention de l’imprimerie par Gutenberg au XVème siècle assoit l’utilisation d’images distinctives. La démocratisation des livres et supports imprimés nécessite de pouvoir identifier rapidement aussi bien les auteurs que les imprimeurs. On utilise alors des logos uniques pour les différencier.

En route vers la révolution industrielle

Les premiers journaux imprimés dès le milieu du XVIIème siècle sont financés par la publicité. Il est alors impensable que les annonceurs ne puissent pas se distinguer de la concurrence. Là encore, l’utilisation d’un signe distinctif est de circonstance. 

La chromolithographie (1) qui voit le jour aux États-Unis en 1840 permet l’impression massive de documents en couleur, renforçant encore un peu plus la singularité de chaque logo créé. 

Les années 1970 soufflent un vent nouveau de technologie. Grâce aux effets spéciaux et aux ordinateurs, le numérique entre dans la conception des logos. L’essor des arts visuels ouvre la voie du digital. La conception d’un logo devient primordiale pour une entreprise. Le logo devient une image revêtant une grande valeur pour la marque, mais il se charge aussi d’un fort pouvoir artistique. C’est d’ailleurs une donnée qui n’échappe pas à certains artistes qui n’hésitent pas à collaborer à leur création.

La dimension artistique du logo

Véritable création graphique, le logo peut devenir une œuvre d’art à part entière. Si son but premier est d’identifier une marque, il la sublime grâce au nom du créateur qui contribue à sa création. Une tension se crée entre la fonction expressive du logo et la fonction poétique. Le logo doit s’exprimer pour mettre en avant la marque qu’il représente et en même temps, il s’érige en tant qu’œuvre d’art à part entière. Il prend d’autant plus une dimension d’objet esthétique

L’artiste au service du logo

Certaines marques ou compagnies n’hésitent pas à faire appel aux plus grands artistes de leur temps pour ajouter cette fonction poétique qui va influer sur les émotions des consommateurs.

Piet Mondrian

Pieter Cornelis Mondriaan, appelé plus communément Piet Mondrian, est un artiste Néerlandais né en 1872.

Reconnu comme un des peintres fondateurs de l’abstraction, il participe aussi activement au mouvement De Stijl. Son art se caractérise par une maîtrise des lignes droites sur lesquelles il pose de grands aplats de couleurs primaires, ce qu’on retrouve parfaitement dans le logo de la marque 3M. L’évolution de celui-ci en 1977, actualisé par Siegel et Gale, conserve cette idée de simplicité et d’efficacité

Joan Miró

La Coupe du Monde de football de 1982 donna l’occasion au peintre Juan Miró de réaliser une affiche pour l’événement. Devant le succès de celle-ci, l’Office de Tourisme espagnol demande à l’artiste de la reprendre pour en faire un graphisme pérenne. Miró conserve sa palette de couleurs, simplifiant son dessin pour ne conserver que ce soleil rouge et jaune qui évoque les couleurs du drapeau national. C’est ainsi qu’après quelques modifications, l’Espagne se dote d’un nouveau logo, réalisé par un artiste prestigieux.

Salvador Dalí

Les sucettes Chupa Chups ont vu le jour en 1958 sous l’impulsion d’Enric Bernat. Soucieux de créer un bonbon qui ne salit pas les mains des enfants, il imagine une friandise sur un bâton qui évite d’avoir les mains collantes en la dégustant. Mais son idée ne remporte pas immédiatement un franc succès. Il décide de faire appel à une agence de publicité à la fin des années 1960 pour renverser la vapeur et faire décoller son idée.

Le nom “Chupa Chups” remplace alors celui de GOL (but en espagnol) qui faisait référence à la sucette en forme de ballon de foot, dont la bouche des enfants serait le but. Le nouveau nom est composé en partie du verbe espagnol chupar (sucer) et de “Chups”, un élément sonore, celui du bruit que fait la sucette lorsqu’elle sort de la bouche. Salvador Dalí réalise le logo en 1969. La célèbre marguerite jaune est née ! La force de Dalí est d’avoir apposé le nom du produit en haut de celui-ci, rendant ainsi le logo plus visible que s’il avait été placé sur le côté. Le logo est revisité en 1988 pour devenir celui que nous connaissons actuellement et qui conserve, bien sûr, la marguerite de Salvador Dalí.

Le logo dans la mode

Faire appel à des artistes dans le milieu de la mode participe indéniablement au rayonnement de la marque. L’artiste sublime et légitimise encore plus, le côté luxueux de ces prestigieuses maisons de haute couture.

Yves Saint Laurent par Cassandre

Adolphe Mouron, connu sous le pseudonyme de Cassandre, est un graphiste français très actif dans le milieu de la publicité des années 30. Il est notamment l’auteur de la police de caractères Peignot en 1937. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé font appel à ses services pour réaliser le logo de leur maison de haute couture. Le synthétisme du style de Cassandre et son utilisation des formes géométriques, est très apprécié. Dans le cadre de cette collaboration, il signe un monogramme élégant, mais résolument moderne en entrelaçant les trois initiales du jeune créateur. Il ne fera qu’une proposition, qui sera immédiatement adoptée comme nouvel emblème de la marque.

Fendi par Karl Lagerfeld

Fendi est une maison de mode italienne de luxe, fondée à Rome en 1925. Elle doit son logo à Karl Lagerfeld qui le conçoit en 1965. C’est alors un jeune créateur qui deviendra par la suite le directeur artistique de Fendi. Lagerfeld place face à face deux “F” majuscules, dont un est à l’envers. Parfois imprimé en all-over (2) sur les articles de maroquinerie, son utilisation la plus connue se trouve sur le fermoir, la pièce la plus visible d’un sac à main. Décliné sous différentes formes, le logo devient un véritable bijou à porter aux poignets, en témoignent les nombreux modèles de bracelets existants arborant le double “F”.

Takeshi Murakami pour Louis Vuitton

Maison fondée en 1854, le logo initial est un monogramme formé par les lettres “L” et “V”. Un motif floral est ajouté ensuite en 1896, par le fils du malletier et maroquinier. D’abord blanc et noir, puis tirant sur une palette orangée et dorée en association avec du brun-beige, le célèbre monogramme s’offre une collaboration riche en couleurs en 2003.

Sous l’impulsion de l’artiste japonais Takashi Murakami, chef de file du mouvement Superflat, le logo se pare de nombreuses couleurs, toutes plus pop les unes que les autres ! L’artiste réalise une œuvre digitale sur fond d’animation manga qui plonge le spectateur dans la culture kawaii (mignon en japonais) de Murakami et celui du logo de Vuitton. La collection pour l’année 2004 qui en découle, est nommée Insolite Monogram.

Le détournement artistique du logo dans la pop culture

Eisen Bernard Bernardo est un graphiste et illustrateur de livres pour enfants. Il est surtout connu pour ses séries de mash-up, toutes plus surprenantes les unes que les autres. Féru de pop culture autant que de peinture classique, il mêle à merveille les deux dans des compositions fascinantes. 

  • Dans Mag+Art, il intègre des couvertures de magazines à des tableaux. 
  • Dans sa série Album+Art, ce sont des pochettes d’album d’artiste pop qui sont mises à l’honneur. Il s’amuse à trouver des similitudes entre les tableaux anciens et les compositions visuelles mises en scène pour les magazines ou les albums. 
  • La série Logo+Art juxtapose des logos sur des peintures classiques. Il choisit avec soin des logos très identifiables par un large public et trouve un lien avec les peintures qu’il sélectionne. Ainsi, Barbie est associée à un autre canon de beauté de la Renaissance, Simonetta Vespucci, dans un tableau de Piero di Cosimo. Le coquillage de Shell se fond avec celui de Botticelli dans La naissance de Vénus et la Nuit étoilée de Van Gogh sert de all-over à la Nasa.

Le design de logo tient et tiendra encore une place importante dans les années à venir. Premier élément permettant au public de vous identifier, puis de comprendre une partie de votre branding et donc de se retrouver dans vos valeurs, c’est un élément de votre communication à ne pas négliger. 

Avez-vous déjà un logo ? Si oui, en êtes-vous satisfait ? Contactez-moi, nous en parlerons ensemble ! 


(1) La lithographie permet de reproduire en plusieurs exemplaires un dessin à l’aide d’une pierre calcaire. La chromolithographie utilise le même procédé en ajoutant en plus la possibilité d’avoir plusieurs couleurs grâce à des impressions successives.
(2) Le all-over est un système consistant à reproduire un même motif sur toute la surface d’un support, en faisant abstraction des marges, des bords ou tout autre contrainte physique.

Source : HEILBRUNN, Benoît, Le logo, Paris, Presse Universitaire de France, “Que Sais-je?”, 2006, 128 pages.
Article rédigé par Manon SALLEY pour The Branding Room.

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